PMA pour toutes: « nos enfants ne ressentent pas ce manque de père » – 07/10/2019 (lien)

Une passionnante interview d’une mère.

Sans cesse partir du pacours de vie de femmes, de leurs enfants et non de pensées toutes faites !

 

 

 

 

Homoparentalité, PMA et religion : des femmes racontent leurs parcours 05/10/2019 (lien)

Elles sont catholiques, protestantes ou juives et sont devenues mamans grâce à une PMA à l’étranger. Elles ne comprennent pas les réticences ou inquiétudes des représentants des cultes au sujet du projet de loi bioéthique actuellement examiné à l’Assemblée nationale.

Marianne : « ne pas confisquer la parole des catholiques »

Marianne, 35 ans, est mariée depuis 2013 à Catherine, 50 ans. Elles habitent dans le Loiret. Leur fille, Clara, 6 ans, a été conçue en Belgique. Catholiques, elles sont pratiquantes et « investies »: « messe le dimanche, chants, préparation de certaines célébrations ». Ce qui gêne Marianne dans les débats ? « Que beaucoup se focalisent sur la filiation +paternelle+, en disant +l’enfant va ressentir un manque+. C’est faux. Notre fille ne ressent pas de manque. Elle dit avoir ses deux parents ! ».

« Ce qui importe, c’est que la parole des catholiques ne soit pas confisquée, pour faire croire qu’ils n’auraient qu’une pensée unique ». « La hiérarchie de l’Eglise s’enferme dans des caricatures ». « On peut être catholique et ouvert sur ces questions ». « D’ailleurs, au quotidien, il y a une différence nette entre les positions de l’épiscopat et le terrain, où les choses sont beaucoup plus naturelles ». Pour preuve : « notre fille a été baptisée » et « ses deux mamans sont inscrites sur le registre » de l’église.

Alexandra: « simplifier les procédures » de reconnaissance

Alexandra, 38 ans, et Claire-Marine, 31 ans, se sont rencontrées à l’assocation LGBT chrétienne David et Jonathan. « De tradition catholique », elles sont depuis peu membres de l’église luthéro-réformée (culte protestant), et parents d’Henri et de Timothée, jumeaux de dix mois. « Les protestants sont partagés sur la question de la PMA pour toutes, mais ils ne se sont pas manifestés comme étant les +porteurs de la défense de la famille+ », approuve Alexandra, qui a « beaucoup souffert du comportement de l’église catholique » lors des manifestations de 2013 contre le mariage pour tous.

Le couple a longuement réfléchi aux différentes façons de fonder une famille. Notamment « à l’idée d’une coparentalité avec un homme ou un couple d’hommes. Mais l’absence de statut du +coparent+ » nous gênait », explique-t-elle. D’où le recours à un tiers donneur, qui « permettait de monter une procédure d’adoption plénière ». Un processus toutefois lourd – « il faut attendre six mois de vie commune, recueillir des témoignages favorables » de l’entourage. « Heureusement, avec la future loi, plus besoin de cela ! » […]

Manif contre la PMA pour toutes : pourquoi tant de crispation ? 05/10/19 (lien)

[…] Plusieurs responsables de collectifs, dont l’association chrétienne David & Jonathan et celle des familles homoparentales, exhortent à ne pas venir manifester. « Descendre dans la rue, non pas pour obtenir quelque chose pour soi, mais pour empêcher son prochain d’obtenir ce qu’on détient déjà soi-même est d’une violence inouïe », s’alarment-ils. […]

Ouverture de la PMA aux couples de femmes – Christian Michot et Marianne 27/09/19 (lien)

Invités : Christian Michot, membre de l’association David et Jonathan, et Marianne Pichon, membre de l’association Parents Gays et Lesbiens

L’article 1 de la loi bioéthique voté ce matin à l’Assemblée Nationale ouvre la PMA pour les couples de lesbiennes. Témoignages de personnes sur leur quotidien, de chrétien homosexuel et de mère lesbienne

Bioéthique et PMA : pourquoi des représentants de cultes ont-ils pris part au débat à l’Assemblée nationale ? 09/09/19 – lien

L’une des membres de David & Jonathan en charge de la PMA, Marianne Berthet-Goichot, est catholique pratiquante. Il y a six ans, elle et sa femme ont eu une petite fille grâce à une PMA réalisée en Belgique. « Nous vivons dans une démocratie, il est normal que tout le monde puisse s’exprimer, commente-t-elle. Mais ces représentants parlent au nom de l’Eglise, alors que l’Eglise, elle s’exprime aussi au nom de ses pratiquants. Il ne faut pas croire qu’il n’y a qu’une seule parole dans cette Eglise. Les chrétiens sont plus divisés » sur les sujets de bioéthique. Autre écueil, d’après elle : « Ces représentants partent de dogmes, et non d’expériences des personnes. » 

Des chrétien.ne.s plaident pour la PMA pour toutes 27/06/2019 lien

L’association LGBT chrétienne « David & Jonathan » milite pour l’ouverture de la PMA aux couples de femmes. Elle a organisé une table ronde le mercredi 26 juin à Paris, lors de laquelle des chrétien.n.e.s pratiquant.e.s ont raconté leur expérience de familles homoparentales et de ce qu’apportera selon eux la loi.

Ils sont trois à s’exprimer, ce mercredi 26 juin, dans la salle des mariages de la mairie du 2e arrondissement de Paris. Isabelle, Marianne et Benoît sont membres de l’association « David & Jonathan ». Ils sont chrétiens pratiquants et homosexuels et viennent raconter leur parcours et leur engagement en faveur de la PMA pour toutes.

Les témoignages se succèdent et les arguments avancés sont d’abord assez classiques pour une association LGBT. Isabelle commence. Elle évoque son histoire d’amour avec Bernadette et la naissance de leurs deux enfants en 2004 et 2007 à l’issue d’une PMA en Belgique. Elle témoigne des allers-retours compliqués, du suivi médical à distance, et de la « violence » de la procédure qu’elle a dû suivre pour adopter ses enfants nés à l’étranger.

Marianne, elle, se présente comme issue d’une famille de quatre sœurs, qui allait, enfant, à la messe le dimanche. Elle raconte aussi sa rencontre avec Catherine, dont la précédente compagne avait adopté un enfant au Vietnam. « Catherine, qui avait élevé cet enfant pendant deux ans, ne l’a plus jamais revu quand elles se sont séparées. » C’était avant le mariage pour tous et l’ouverture de l’adoption par les couples homosexuels.

Il y a aussi Benoît, qui confie le grand malentendu de son existence. « J’ai 60 ans et, quand j’étais jeune, je ne connaissais même pas le mot “homosexualité”. Je me suis donc marié à une femme sans me connaître. Elle serait en droit de demander l’annulation de notre mariage par le Vatican. »

Ne pas utiliser la technique de l’amalgame

Tous trois militent pour la PMA au nom de leur foi chrétienne. « Mon catholicisme m’a inculqué le respect de l’autre et le non-jugement », justifie Marianne, dont la fille est inscrite au caté. Benoît n’hésite pas à relire l’Évangile et la Bible à l’aune de son combat. « La Bible est traversée de volontés d’enfanter, et Dieu n’est pas avare de moyens pour y aider, commence-t-il. L’éthique chrétienne consiste à réfléchir à ce qu’est le bien et le mal, sans utiliser la technique de l’amalgame. En cela, il est assez pervers pour un chrétien de procéder de la sorte pour faire peur », n’hésite-t-il pas à avancer, dénonçant au passage les arguments des opposants à la PMA qui estiment qu’elle ouvre potentiellement la porte à la GPA.

Dans une contribution réalisée dans le cadre des états généraux de la bioéthique en 2018, l’association « David et Jonathan » assumait de faire entendre une voix dissonante : « En tant que chrétien-ne-s, (nous pensons qu’) une parole d’ouverture sur l’accès à la PMA de toutes les femmes peut être apportée, en considérant tous les aspects éthiques et spirituels du débat. (…). Nul n’est exclu de cette invitation à réussir et épanouir son humanité dans la joie de l’amour. C’est un appel que rien ne peut disqualifier ou rendre impossible. À tous égards, cette parole chrétienne d’ouverture enrichit donc cette réflexion. »

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Synthèse de la contribution  de David & Jonathan sur la PMA pour toutes les femmes -> lien
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