Message d’homos chrétiens au Pape Benoît XVI à l’occasion de sa visite en France.

 

L’HOMOPHOBIE DE L’EGLISE CATHOLIQUE ROMAINE

 

« Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme : ce serait une abomination » Lev 18 – 22

 

« …les hommes de même, abandonnant les rapports naturels avec la femme, se sont enflammés de désir les uns pour les autres, commettant l’infamie d’homme à homme et recevant en leur personne le juste salaire de leur égarement ». Ro 1 – 27

 

Noyées dans l’immensité des Livres Saints trois ou quatre phrases seulement évoquent les rapports sexuels entre hommes ; une seule, dans un épître de Saint Paul, évoque les relations sexuelles entre femmes. Quelques versets que l’Eglise catholique continue à prendre au pied de la lettre et à utiliser comme fondement même d’une homophobie constamment affirmée ; depuis des siècles quelques versets servent à légitimer des positions politiques soi-disant fondées sur l’éthique qui sont en réalité souvent fondées sur la peur de l’autre, du différent, du minoritaire.

 

Et pourtant des homosexuels, hommes et femmes, aujourd’hui, en France comme ailleurs, affirment leur foi chrétienne et affirment en même temps leur conviction qu’il est possible tout à la fois de vivre pleinement sa foi en Jésus-Christ et en ce Dieu qui les a créés et de vivre pleinement cette sexualité qui leur a été donnée par Lui.

 

Ces croyants, qu’ont-ils à dire au chef de l’Eglise catholique romaine à l’occasion de sa visite en France ?

 

Qu’utiliser la Bible pour condamner les actes sexuels entre deux adultes de même sexe qui s’aiment est indigne du travail exégétique qui n’a cessé d’être réalisé depuis des siècles et revient à s’enfermer dans des réalités culturelles et sociétales d’un autre temps, Le Lévitique prône aussi la légitimité de l’esclavage, qui les défend aujourd’hui ?

 

Que chaque homme, chaque femme, qui se reconnaît homosexuel-le fait l’expérience d’un décalage avec l’ordre dit naturel (sans jamais être défini d’ailleurs) et social, ce qui exige de lui -d’elle- qu’il se mette en route et chemine vers un ailleurs. En cela il -elle- rejoint l’expérience fondamentale d’Abraham, du peuple d’Israël et de Jésus Christ. Il –elle- est partie intégrante du peuple de Dieu et sa place est marquée au sein de ce peuple,

 

Que ne donner aux homosexuels-le-s aucune autre perspective de vie sexuelle que la chasteté et la continence, en l’occurrence imposées et non choisies, est leur faire violence et faire fi de toutes les découvertes des sciences humaines depuis plus d’un siècle,

 

Que l’Eglise qui se veut chemin de réalisation de l’homme ne peut être crédible si elle écarte du chemin tous ceux et celles qui ont été créés « autres » et qui affirment que cette altérité peut être féconde si elle est vécue en vérité,

 

Que la responsabilité des autorités religieuses catholiques est lourde qui par leurs positions, leurs écrits, leur catéchisme et leurs affirmations, tout en parlant d’amour, cautionnent voire suscitent des pratiques homophobes, allant jusqu’à la violence physique, et pouvant parfois pousser au suicide, notamment des jeunes, au nom de « justes discriminations » et, outrepassant largement leur rôle, incitent la société civile à refuser la reconnaissance de la réalité homosexuelle.

 

DAVID & JONATHAN Le 9 septembre 2008