Film de Ana Kokkinos, 2001

Film violent et sans concession, Head on évoque quelques jours de la vie de Ari, un jeune grec dont les parents ont émigré en Australie alors qu’il était enfant et qui est pétri de conflits entre ses racines (le poids des traditions, l’impression fade qu’il a de la vie et des idéaux de ses parents) et son homosexualité, symptôme patent de sa revendication de « n’être pas comme », de « ne pas faire comme », au même titre que son refus de travailler et de gagner de l’argent autrement qu’en jouant.

Le mariage est présenté comme un idéal qu’on ne peut éviter et les rencontres homosexuelles sont furtives, peu satisfaisantes, moments de jouissance qui, comme l’alcool et la drogue, donnent l’illusion que la vie peut être plus supportable. Mais les chutes sont dures et l’estime d’Ari pour lui-même peu solide.

Ce film montre la difficulté d’aimer et d’être aimé et évoque avec une crudité insoutenable combien l’ambiguïté sexuelle peut déranger et susciter de violence. Une illustration très honnête du lien irréductible entre notre inconfort dans la société et notre inconfort en nous-mêmes.