Tour. Alexandre, 26 ans, chrétien et gay
La Nouvelle République – par Philippe Samzun
Se sentant rejeté par l’Église en raison de son orientation sexuelle, un jeune Tourangeau essaie de vivre sa foi au sein de l’association David et Jonathan.
« J’ai été enfant de chœur, j’ai été scout, j’ai vécu ma foi au sein de l’Église jusqu’à ce qu’un prêtre me dise qu’être gay n’était pas une fatalité ; qu’il suffisait que je prie pour le salut de mon âme et de celle de mes frères pécheurs. A ce moment-là, j’ai décidé de ne plus aller à la messe. »
Alexandre a vingt-six ans, il est Tourangeau. Depuis 2013, il milite au sein de David et Jonathan, « un mouvement gay chrétien qui rassemble une vingtaine d’hommes et de femmes, sur Tours et Poitiers. »
« J’ai très mal vécu la violence de la Manif pour tous »
Au plan national, ce mouvement « regroupe des catholiques, des protestants, des musulmans, des orthodoxes ; d’anciens prêtres, des hommes mariés qui ont découvert leur homosexualité sur le tard. »
Comme Michaël, de la LGBT, comme Guillaume, de Tours’Angels, il a « très mal vécu la violence de la Manif pour tous », « s’est senti rejeté », « et dans l’impossibilité de conjuguer ce que je suis avec ce que je crois. »
Alexandre pense cependant que « la parole homophobe, jaillie de la boîte de Pandore qu’a été la Manif pour tous », est aujourd’hui en train de s’essouffler.
Un dialogue instauré avec les diocèses de Tours et de Poitiers
« Dans la moitié des diocèses de France, une réflexion a été engagée sur l’accueil des homosexuels au sein de l’Église. Notre association dialogue avec les diocèses catholiques de Tours et de Poitiers dans le cadre des groupes initiés avec la pastorale des familles. Nous essayons aussi de contribuer aux travaux du synode sur la famille convoquée par le pape François. »
Le jeune homme explique que les membres de son association sont chrétiens, ou en recherche spirituelle. Il affirme avoir retrouvé au sein de David et Jonathan une certaine sérénité « grâce à des temps de prière où chacun apporte ce qu’il peut apporter ; parce que chacun a une approche différente de sa foi et que je m’enrichis de cette diversité. »
Une sérénité « qui m’aidera peut-être à retourner bientôt à la messe. »
